Le cancer de la thyroïde, un cancer en constante augmentation

Un dysfonctionnement de la thyroïde peut entraîner des maladies aux conséquences plus ou moins fortes, voire un cancer de la thyroïde. D’ailleurs, environ 5 % des tumeurs de la thyroïde sont des cancers.

  • 325
    cas en 1980 chez les hommes
  • 1599
    cas en 2005 chez les hommes
  • 1027
    cas en 1980 chez les femmes
  • 5073
    cas en 2005 chez les femmes

Le cancer de la thyroïde représente environ 1 % des cancers incidents dans la population générale. Il reste relativement peu fréquent et est inférieur à 4 000 personnes/an.

Depuis les années 70, le cancer de la thyroïde ne cesse d’augmenter en France et dans la plupart des pays occidentaux. Selon les données françaises fournies par l’INVS, le nombre de cas de cancers chez les hommes est passé de 325 en 1980 à 1599 en 2005 et chez les femmes de 1027 en 1980 à 5 073 en 2005. Fort heureusement, ces chiffres ne sont pas en relation avec une hausse de la mortalité, bien au contraire : on peut noter une régression des décès d’environ 400 par an.

Sources : Livret d’information patients « Le cancer de la thyroïde » créé par le Pr. Martin Schlumberger, chef du Service de Médecine Nucléaire à l’Institut Gustave Roussy (IGR), à Villejuif. Belot A, Grosdaude P, Bossard N, Jougla E, Benhamou E, Delafosse P, et al. Cancer incidence and mortality in France over the period 1980-2005. Rev Epidemiol Sante Publique 2008 ; 56:159-75
Eur J Cancer, 2002 Sep ; 38(13) :1762-8.
Institut National de Veille Sanitaire.
Sassolas G, Hafdi6Nejjari Z, Remontet L, Bossard N, Belot A, Berger-Dutrieux N, et al. Thyroid cancer: Is the incidence rise abating? Eur J Endocrinol. 2009 ; 160 :71-9.

Facteurs de risque du cancer de la thyroïde

On ne connaît pas les causes du cancer de la thyroïde mais seulement des facteurs de risques. Il survient plus fréquemment lorsque la consommation d’iode est très faible ou encore chez les patients ayant subi une irradiation accidentelle ou médicale.

Les femmes sont plus touchées que les hommes. Il est diagnostiqué le plus souvent entre 30 et 50 ans.

Selon les experts de l’INVS, l’augmentation de son incidence serait essentiellement due à de meilleures pratiques de diagnostic précoce, voire d’intensification des pratiques chirurgicales, plus qu’à l’accident nucléaire de Tchernobyl, souvent suspecté par le grand public.

La découverte d’un nodule

C’est la détection d’un nodule qui conduit presque toujours à un examen plus approfondi de la thyroïde pour détecter s’il s’agit ou non d’un cancer.

Ce nodule peut être découvert de diverses façons.

 

Par la présence d’une « grosseur » au niveau de la partie inférieure du cou, mobile à la déglutition mais ne provoquant aucune gêne.

De plus en plus souvent par la découverte fortuite d’un nodule de petite taille lors d’un examen d’imagerie médicale pratiqué pour d’autres motifs (examen doppler, échographie cervicale).

Parfois par la présence d’un ganglion dans le cou, par l’augmentation du volume d’un goitre connu, une difficulté à avaler, un changement de la voix, une toux persistante inexpliquée.

Détection et traitement du cancer thyroïdien

Elle est effectuée grâce aux différents examens comme la palpation du cou, les examens biologiques, l’échographie, la scintigraphie et notamment la cytoponction.

Pour traiter le cancer de la thyroïde, le Dr Aïdan procède en plusieurs étapes successives.

Ablation totale de la glande thyroïde

Le chirurgien procède à une thyroïdectomie totale, c’est-à-dire l’ablation totale de la glande thyroïde. C’est le moyen le plus sûr d’éviter toute extension de la tumeur et de faciliter les traitements complémentaires et le suivi ultérieur.

La prise de thyroxine (T4) est ensuite nécessaire pour compenser l’absence de thyroïde.

La chirurgie thyroïdienne comprend aujourd’hui des techniques bien développées dont la chirurgie par robot assisté. Une innovation robotique qui épaule fortement le travail de précision du chirurgien.

Apprendre à vivre sans thyroïde

Éliminer les résidus et tissus thyroïdiens restants

L’utilisation de l’iode 131 permet d’éliminer de possibles résidus thyroïdiens normaux et surtout des tissus thyroïdiens cancéreux qui subsisteraient.

Ce traitement n’est pas effectué quand le risque de récidive est très faible après chirurgie complète.

L’iode 131 est administré après stimulation par la TSH obtenue soit après une hypothyroïdie prolongée, soit par injection de « TSH recombinante humaine » issue de la biotechnologie. Elle permet d’obtenir une élévation de la TSH circulante sans avoir à interrompre le traitement par Levothyroxâ. Elle est administrée par voie intramusculaire 2 jours consécutifs ; au 3e jour, on traite par iode radioactif.

Le pronostic

S’il est détecté tôt, ce cancer bénéficie d’un pronostic de guérison proche de 100 %. Cependant, il dépend de plusieurs autres paramètres.

  • Le risque de rechute augmente avec l’étendue de la tumeur et l’âge du patient, chez les adultes. Chez les enfants, les rechutes sont relativement fréquentes.
  • L’espérance de vie dépend, quant à elle, de l’âge et de la formation de métastases. Par exemple, le risque de décès est plus élevé chez les plus de 65 ans.

Le dépistage

Il est important :

  • lorsqu’il existe un terrain familial « propice »,
  • lorsqu’il y a eu irradiation pour un cancer du sein – il est conseillé d’associer une échographie de la thyroïde à la mammographie de contrôle,
  • dans les régions sous-exposées en iode, notamment dans l’est de la France.

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